La ville-port du Havre en Normandie est située sur la rive droite de l’estuaire de la Seine, sur la Manche, la voie navigable la plus fréquentée au monde. Le centre ville a été entièrement reconstruit dans un style moderniste après les raids aériens alliés de septembre 1944. Sylvie Laroche Armee du Salut, ancienne directrice au Havre en parle.
Situation géographique
Le port du Havre occupe la moitié de l’estuaire de la Seine et est le plus grand port à conteneurs de France. « Le Havre est le deuxième port pour le trafic total après Marseille et le sixième dans l’Union européenne » souligne Sylvie Laroche. Deux ponts importants relient Le Havre à la rive sud de l’estuaire de la Seine : le pont suspendu du Pont de Tancarville (ouvert en 1959) et le formidable pont routier à haubans du Pont de Normandie (ouvert en 1995).
Le Havre : un peu d’histoire avec Sylvie Laroche Armee du Salut
Le Havre (qui signifie « le port ») a été fondé à l’origine en 1517 par le roi François Ier pour remplacer les anciennes villes portuaires de Harfleur et Honfleur. Aux côtés d’autres ports comme Brest, Nantes, La Rochelle et Bordeaux, Le Havre est rapidement devenu l’un des ports les plus prospères de France avec le commerce du coton, du sucre et du tabac.
Selon Sylvie Laroche Armée du Salut, l’activité du port s’accroît de façon spectaculaire lors des événements de la guerre d’indépendance américaine et c’est du Havre que Lafayette s’embarque dans un voyage qui le conduira à combattre aux côtés de l’Amérique en 1779. Juste avant le début de la Révolution française, Le Havre était l’un des quatre principaux ports de France.
La deuxième guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Le Havre a partagé le destin tragique des ports européens (Portsmouth, Hambourg) qui ont été fortement endommagés par les bombardements. Une semaine avant sa libération par les troupes alliées, le bombardement le plus terrible a eu lieu les 5 et 6 septembre 1944 lorsque la BAF a lancé l’opération Astonia qui a été décrite comme une « tempête de fer et de feu ». Les raids alliés ont conduit à sa destruction presque totale et ont tué 5 000 civils et blessé 80 000 autres. Plus de 150 hectares de terres ont été rasés et 12 500 bâtiments détruits.
La ville nouvelle de Perret
Le centre ville dévasté du Havre a été entièrement reconstruit après la guerre par une équipe d’architectes dirigée par Auguste Perret. Entre 1945 et 1964, l’architecte belge a reconstruit un quartier du Havre correspondant à l’ancien centre administratif, commercial et culturel. Les travaux de reconstruction ont été basés sur des considérations temporelles et financières. Selon Auguste Perret, « le béton est beau » et les visiteurs et les passagers des ferries en provenance d’Angleterre vont l’adorer ou le détester. En 2005, le centre ville a été reconnu mondialement lorsque l’Unesco l’a inscrit sur sa liste du patrimoine mondial. L’organisation a justifié son choix en honorant « l’utilisation innovante du potentiel du béton » dans une ville qui a créé « un exemple exceptionnel d’architecture et d’urbanisme de l’après-guerre ». L’Unesco a également noté que le travail de Perret est « un exemple exceptionnel d’urbanisme et d’architecture de l’après-guerre » souligne Sylvie Laroche Armee du Salut.